Présentation de Ghizlane Mathiau
Ghizlane Mathiau est une entrepreneuse marocaine, CEO de plusieurs start-ups dont la DoubleBang Company, qui produit le podcast. Son parcours académique est diversifié et riche. Elle est titulaire d’un mastère de journalisme, d’un diplôme de scénariste, d’un bachelor en audio-engineering et broadcasting et d’un Executive MBA en intelligence économique et management stratégique à l’EGE
Un article détaillé sur l’autrice et son podcast a été publié précédemment sur notre site internet. Vous pouvez le retrouver ici.
L’entretien
C.P. : Pouvez-vous présenter le podcast « Mon Œil » en quelques lignes ?
Ghizlane Mathiau : Mon Oeil est un podcast dédié à l’intelligence économique. Dans chaque épisode, je choisis un sujet et j’invite des professionnels de l’IE pour en parler. L’idée est de mettre en avant les grands piliers de l’IE et de montrer son importance, mais aussi ses process, ses méthodes dans un podcast audio disponible sur LinkedIn, Facebook et toutes les plateformes.
L’idée du podcast audio est née avec Franck Mathiau, mon mari, qui est un professionnel de la radio et qui m’a initié et formé au podcasting. Entre Peer De Jong, Alain Juillet, Patrick Cansell, Jérome Bondu, Nicolas Moinet et Artus Huot de St Albin, j’ai vraiment été gâtée.
C.P. : Comment sélectionnez-vous les thématiques traitées ?
Ghizlane Mathiau : J’écoute beaucoup de conférences, j’essaie de ne pas rater les vidéos disponibles sur YouTube par exemple, je lis aussi des livres spécialisés. Mais c’est surtout l’invité qui détermine le choix de la thématique. Chacun est spécialisé dans son domaine. L’IE est un milieu bien organisé, et les intervenants sont aussi de bons communicants.
Et puis j’allais oublier l’actualité. Nous vivons une période de changements, voire de bouleversements, en Europe, en Afrique et il est très intéressant de décrypter tout ça sous le prisme de l’IE. D’ailleurs, entre nous, l’influence de l’IE a été très bénéfique pour moi dans ma compréhension du monde dans lequel nous vivons.
C.P. : Pourquoi l’intelligence économique vous intéresse-t-elle ? Comment cet intérêt est survenu ? Quelle thématique vous intéresse le plus dans les nombreux sujets liés à l’intelligence économique ?
Ghizlane Mathiau : J’ai d’abord découvert l’intelligence économique avec les conférences du Club IES. J’ai adoré “Maîtrisez internet avant qu’internet ne vous maîtrise” de Jérôme Bondu. Je l’ai contacté et on a fait un premier épisode de Mon Oeil. J’ai intégré ensuite l’EGE en septembre 2021. Mon intérêt envers l’intelligence économique a alors décuplé, quand j’ai découvert l’OSINT, la communication d’influence, les outils et les méthodologies pour l’IE. Pendant les cours et les exercices, je me suis beaucoup amusée, j’ai même trouvé ça très addictif. Au fil des cours et des enseignements, des livres que j’ai pu lire, et de podcasts produits ou écoutés, je me suis intéressée à toutes sortes de sujets.
Finalement, mon sujet préféré reste celui des géants du web et de leur modèle que je dirais tentaculaire. Que ce soit à travers les câbles sous-marins qui couvrent semble-t-il plus de 90% du réseau. Ou l’intelligence artificielle qui va bouleverser nos modes de fonctionnement et nos habitudes. L’avenir que nous sommes en train d’anticiper aujourd’hui est finalement la négation du présentisme. Car le monde vit en ce moment de profondes mutations. Il fera faire avec une analyse de ce qui a existé et de ce qui existera avec de nouvelles visions et perspectives. Car comme disait Albert Einstein : “on ne peut pas résoudre un problème, avec le même mode de pensée qui l’a engendré”. On doit penser à des solutions nouvelles pour les grandes problématiques de notre monde.
L’idée est de créer un cercle de la pensée prospectiviste. C’est le volet prospective que je souhaite explorer dans le futur. Je pense que le futur va contredire le sens commun. Pour l’anticiper, il faut se lancer dans des exercices de pensées et d’études prospectivistes. Il faut s’intéresser aux perspectives de la science, de la tech, de l’innovation, de l’environnement et de la société.
C.P. : Que conseillerez-vous à des étudiants qui souhaiteraient se lancer dans l’entreprenariat ? Quels sont les plus grands défis que vous avez eu à relever ?
Ghizlane Mathiau : La première fois où j’ai parlé d’entreprendre, un homme m’a dit : “ne fais pas de start-up, reste en mode starter”. Quand on vous dit une phrase pareille, on se doit d’entreprendre pour prouver que finalement, tout le monde peut le faire, malgré les difficultés, les doutes et ce que peuvent dire les autres. Comme une sorte de défi pour soi d’abord. Quelque part, oser aller de l’avant, c’est ça la clé. Les succès se vivent au quotidien, quand on réussit une mission ou on relève un challenge. Vous savez, on est une agence de production, à taille humaine, chaque mission est cruciale.
En tant qu’entrepreneur, je suis en accord avec mon esprit preneur d’initiatives et fonceur. Si j’ai une chose à conseiller avec le recul, c’est de suivre son intuition. Et pas l’avis des autres. Et puis, se concentrer sur son métier, son travail. Ça parait être un cliché mais c’est pourtant comme ça qu’on avance.
C.P. : Avez-vous des perspectives et des projets pour les semaines ou mois à venir dont vous pourriez déjà nous parler ? Sinon, quels sont de manière générale et plus à long terme vos objectifs ?
Ghizlane Mathiau : Dans les mois à venir, je compte entreprendre dans l’IE avec un nouveau cabinet et candidater en doctorat. J’ai très envie de pouvoir enfin utiliser tout ce que j’ai appris à l’EGE et me spécialiser dans certaines techniques au service des entreprises. Parallèlement poursuivre nos activités dans notre entreprise One Life Environment, l’agence podcast, dans le podcasting audio et vidéo à distance. Finaliser les prochains épisodes de Mon Oeil avec les personnalités qui ne sont pas encore passées dans l’émission. Et aussi concrétiser l’idée du cercle de la pensée prospectiviste avec ceux qui le veulent.